[extrait] L'impermanence

 


        "Cher Bouddha, en cultivant la vision profonde de l’impermanence en moi, je comprends bien ce que tu nous as enseigné, et je le contemple chaque jour :

- Je vais vieillir. C’est certain. Je ne peux en aucun cas échapper à la vieillesse.

- Je vais tomber malade un jour. C’est certain. Je ne peux en aucun cas échapper à la maladie.

- Je vais mourir un jour. C’est certain. Je ne peux en aucun cas échapper à la mort.

- Tout ce qui m’est cher et que je chéris aujourd’hui, j’en serai séparé un jour. C’est certain. Je ne peux en aucun cas échapper à cette séparation.

        En approfondissant ma vision de l’impermanence, je suis capable de chérir précieusement le temps que j’ai, ma vitalité, mon énergie. (...) Je fais le vœu de ne pas gaspiller mon temps mais de prendre en charge ce travail pour les générations futures.

        En cultivant la sagesse de l’impermanence, je vois aussi combien est précieuse la présence de ceux que j’aime, mes parents, mon Maître, mes amis, mes frères et mes sœurs, dans ma famille génétique et dans ma famille spirituelle. Je sais que ceux que j’aime sont tout aussi impermanents que moi. C’est pourquoi je chéris leur présence. Souvent, je vis dans l’oubli et l’ignorance, me figurant qu’ils seront toujours là auprès de moi, toute ma vie durant, qu’ils resteront toujours comme ils sont, qu’ils ne vieilliront jamais, qu’ils ne tomberont jamais malades et que jamais ils ne seront absents de ma vie. Dans ces moments-là, je ne chéris pas leur présence, je ne sais pas y trouver joie et bonheur. (...) 

        Je suis déterminé à utiliser la parole aimante, tout d’abord envers ceux que j’aime, puis envers tous."


Thich Nhât Hanh  - Conversations intimes avec le Bouddha: Lettre d'amour à notre Mère la Terre - Le courrier du livre

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