[Conte] Lâcher prise, un peu à la fois
Un jeune homme décida de visiter un pays connu pour ses artistes aux talents uniques. Ces dernières années, un sentiment croissant d'inachèvement l'avait suivi, et l'espoir derrière son voyage était de trouver quelqu'un, quelque chose qui pourrait l'aider à libérer les grandes forces restées latentes qu'il savait vivre dans son cœur.
Après s'être installé dans une petite auberge, il s'était promené dans un vaste bazar en plein air où des centaines d'artisans exposaient leurs œuvres. Cependant, tout lui semblait banal. Encore une impasse. Et maintenant ?
Il continua à marcher, laissant le bazar bruyant loin derrière lui. Et c'est alors que son oreille capta un léger bruit de tapotement de l'autre côté d'une vieille clôture en bois. Avisant une porte ouverte, il regarda à l'intérieur.
Une jeune femme était assise dans une cour ouverte, entourée de diverses sculptures en pierre représentant des animaux sauvages. Bien que ces créations soient à divers stades d'achèvement, elles dégageaient déjà une présence remarquable.
Juste à ce moment, la jeune femme se leva et, tirant un petit marteau de la poche de son tablier, elle se dirigea vers une grande pierre qui était perchée sur une grande sellette.
Après avoir soigneusement examiné une petite zone, elle la frappa, une seule fois, avec son petit marteau. Une fois seulement et elle avait utilisé si peu de force qu'il se sentit désolé de sa timidité. Il pensait certainement qu'elle devait être novice. Cependant, ses yeux ne purent croire ce qui se passa ensuite.
A l'instant où le marteau toucha la pierre, des dizaines de petits morceaux se détachèrent. Au début, il pensa qu'elle avait fait une erreur et avait fendu toute la pierre; mais un instant plus tard, il se reprocha ce jugement hâtif. Elle n'avait pas abîmé la pierre. Au contraire, elle avait libéré son caractère secret.
D'un seul coup, elle avait non seulement mis à jour un beau matériau blanc ressemblant à du marbre, mais elle l'avait façonné pour qu'il ressemble au cou gracieux d'un grand cygne. Il était stupéfait. Quelle était cette magie ? Il désirait ardemment le savoir.
"Pardonnez-moi, dit-il en entrant dans la cour, mais comment diable avez-vous pu faire cela d'un seul coup de votre petit marteau ?"
"Oh, dit-elle en riant, je suppose que vous n'êtes là que depuis peu. Avant que vous ne commenciez à me regarder, j'avais donné des centaines de petits coups similaires exactement au même endroit sur cette pierre. Vous avez vu le résultat de plusieurs jours de travail minutieux associé à un genre particulier de considération silencieuse.
"C'est ainsi que l'on réalise de grandes choses... une attention constante et des efforts constants - un peu à la fois - jusqu'à ce que le moment propice arrive où tout ce travail est récompensé. Alors, rien ne peut s'opposer à ce qui doit être libéré. La pratique de ce savoir, dans tout ce que l'on projette de faire, doit produire cette révélation en gestation qui est le cœur même de la libération".
Alors qu'ils partageaient un sourire et se disaient au revoir, le jeune homme savait qu'il avait appris un secret important : avec une attention constante et des efforts persistants, vous pouvez libérer tout ce qui se trouve maintenant entre vous et la liberté que votre cœur recherche.
Guy Finley
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